• Et elle continue d'avancer, sûre d'elle, comme si elle connaissait le chemin par coeur. Ce qui est le cas d'ailleurs, vu qu'elle l'a emprunté plusieurs fois, avant... Elle serre la feuille de papier contre elle, durant tout le trajet. Au bout de quelques minutes, la jeune fille arrive devant une belle maison, plutôt grande. Elle s'arrête devant la porte d'entrée, et hésite à signaler sa présence aux habitants. Elle doit le faire, mais elle sait qu'une triste ambiance règnera à l'intérieur. Cependant, elle prend son courage à deux mains, et après avoir respiré un grand coup, elle tend le bras pour appuyer sur la sonnette. Et elle attend. Elle remue un peu, n'étant pas tellement à l'aise. Elle ne sait pas ce qu'elle doit dire. Contrairement à sa meilleure amie décédée, elle n'a jamais eu le don de parler aux personnes ayant du chagrin. Elle ne trouve jamais les bons mots, et met toujours les pieds dans le plat par sa maladresse. Elle plie soigneusement le papier pour ensuite le mettre dans sa poche, tandis que la porte s'ouvre brusquement, la faisant sursauter. Une grande femme d'une bonne quarantaine d'années se tient devant elle, aux cheveux roux et courts, aux tristes yeux marrons et un air fatigué sur le visage.

     -Bonjour madame Riviere ! S'exclame sans attendre Vanessa, en bafouillant, tellement elle est gênée par la détresse évidente de cette mère de famille. Je... Je viens vous rapporter les affaires d'Evie... Qui étaient dans le casier...

    -Bonjour Vanessa. Lui répond-t-elle avec un faible sourire. Entre.

     Timidement, la jeune fille passe le pas de la porte, que la maîtresse de maison ferme derrière elle. Vanessa s'est toujours sentie comme chez elle, ici, mais aujourd'hui, elle ne sait décidément pas où se mettre. Il a toujours régné une atmosphère conviviale, qu'elle enviait par moment. Aujourd'hui, la jovialité a laissé place à la morosité qui lui fait mal au coeur. Elle suit cependant, la femme qui l'a accueillie dans le salon, même si elle n'ose pas dire quoique ce soit.

     -Tu aurais pu les donner à Caroline. Lui fait remarquer la femme de plus de quarante ans, lasse.

    -Je ne l'ai pas vu aujourd'hui. Donc je me suis dis que j'allais vous les apporter moi-même.

    -Tu as bien fait. Lui sourit-elle, pour tenter de la mettre à l'aise. Tu as des nouvelles de Céleste ?

    -La prof principale nous a dis qu'elle se remet doucement, mais sûrement, de son opération. Les médecins pensent qu'elle va s'en remettre.

    -Elle a de la chance. Soupire la femme rousse, tandis que Vanessa regarde ses pieds, embarrassée. Tu peux aller mettre les affaires dans... dans sa chambre. L'informe-t-elle, pour ensuite se diriger vers la cuisine.

     La jeune fille reste quelques instants dans la pièce à vivre, n'osant pas monter les escaliers, menant à l'étage où se trouve la chambre de sa meilleure amie. Elle les monte, cependant, après un temps d'attente. Doucement, alors qu'avant, elle les grimpait avec précipitation. Mais aujourd'hui, elle a conscience que c'est sans doute la dernière fois. Puisque maintenant, elle n'a plus tellement sa place ici. Une fois devant la porte, elle hésite. Derrière l'attend une chambre vide, où personne ne l'y attend. Une pièce où elle a plein de souvenirs, de rires, de joies, de confidences. Des souvenirs qui la font sourire, mais qui l'attristent tant désormais.

    Elle ouvre la porte, et entre dans la chambre de sa meilleure amie. Mais elle n'ose pas aller plus loin. Tout est bien rangé, tout est à sa place. Comme avant. Mais la pièce est terriblement vide à présent, alors que rien n'a bougé. Il manque quelque chose, et l'adolescente n'a aucun problème à savoir quoi. Elle soupire tristement, avant de poser son sac sur le lit simple. Elle l'ouvre pour en sortir quelques affaires qui ne lui appartiennent pas. Elle les pose sur le lit, préférant les mettre là, avant de les ranger. Sa meilleure amie n'aimait pas le désordre.

     -Bonjour Vanessa ! L'interpelle soudain une petite voix, qu'elle connait bien, suivit d'une autre qui la salue également.

    -Salut vous deux ! Leur répond-t-elle, tout en se retournant pour faire face à Mathéo et Amanda, âgés respectivement de dix et six ans.

     Elle tente de leur sourire à ces deux petites têtes brunes qui la regardent de leurs grands yeux noisettes. Mais elle a du mal, puisqu'elle ne peut s'empêcher de se rappeler qu'elle a en face d'elle le petit frère et la petite soeur de sa meilleure amie. Et leur frimousse lui rappelle le visage d'Evie, surtout celle d'Amanda qui ressemble davantage à sa soeur que son frère.

     -Elle revient quand Evie ? Demande d'une voix pleine d'innocence la fillette.

    -Votre mère ne vous a rien expliquer ? S'étonne Vanessa, surprise par cette question.

    -Maman a dit qu'elle était partie au ciel. Informe Mathéo, dans un soupir.

    -Mais elle va revenir, non ? Interroge ensuite Amanda.

    -Quand on va au ciel, on n'en revient pas. Rétorque-t-il en baissant la tête.

    -Mais d'une certaine manière, elle sera toujours là. Ajoute sans attendre Vanessa. Tu ne la vois pas, mais elle est là. Toujours.

    -Si je lui parle, elle m'entend ?

    -Oui. Lui assure-t-elle avec un sourire, tout en s'agenouillant pour se mettre à sa hauteur. Mais tu n'auras pas besoin de lui parler, parce qu'elle veillera toujours sur toi. Elle saura toujours ce qui ne va pas, ou ce qui va bien. Elle vous aimait beaucoup, tous les deux, et même si elle est partie, elle veillera toujours sur vous.

     Sur ces mots, elle les prend tous les deux dans ses bras. Elle est elle-même surprise par ce qu'elle vient de dire, elle qui d'habitude, est plutôt maladroite. Mais son envie de ne pas voir ces petites têtes tristes est sans doute plus forte que ça.

    Je ne peux m'empêcher d'être émue de les voir. Ma meilleure amie, ma mère, mon petit frère et ma petite soeur. Oui, je me souviens d'eux... Vanessa que je connais depuis les couches, avec qui j'ai tout partagé. Il n'y a jamais eu d'embrouille entre nous et nous nous sommes toujours serrées les coudes. Ma mère qui est un peu trop surprotectrice. Amanda et Mathéo qui sont parfois envahissants , mais aussi adorables. Cela me fait mal de les voir ainsi, aussi triste de ma disparition. J'espère qu'ils ne vont pas se morfondre trop longtemps, et qu'ils se relèveront vite. J'espère.

    Je finis par quitter cette pièce qui était ma chambre. Je descends les escaliers pour retourner dans le salon. Ma mère n'est pas là, la pièce est vide. Mais quelque chose, qui est sur la cheminée, attire mon attention. Je m'avance, pour la regarder de plus prêt. Dessus, je reconnais ma mère, ainsi qu'Amanda et Mathéo. Cependant, trois autres personnes se trouvent dessus, trois filles. Celle qui semble plus vieille que les deux autres a de longs cheveux bruns qui lui arrivent jusqu'aux coudes, et possède des yeux verts. Elle est debout à côté de Maman. L'autre jeune fille brune lui ressemble beaucoup, sauf qu'elle a des yeux marrons et des cheveux nettement plus courts. Ils lui arrivent au menton. Elle assise par terre, les jambes croisées, avec Amanda dans ses bras. La troisième fille, quant à elle, est blonde vénitienne avec des yeux verts. Ses cheveux sont attachés en une tresse et elle pest vêtue d'une salopette en jean. Elle porte Mathéo dans ses bras, et un immence sourire illumine son visage, ainsi que tout le reste de la photo j'ai l'impression. Elle a été prise dehors, au printemps peut-être, au vue de l'arbre en fleurs à l'arrière plan. J'approche ma main de l'image, mais je ne peux la toucher. Je sais qui est chaque personne. La première est Tiphanie, ma soeur aînée, âgée de vingt-quatre ans. La deuxième est également ma soeur, Caroline, âgée de dix-huit ans. Et la dernière n'est qu'autre que moi-même. Oui, c'était moi, au mois d'avril, à Pâques.

    Je ferme les yeux, et je me souviens de plus en plus. Les souvenirs s'emparent de moi, et cela me fait bizarre. Je ne pensais pas que cela me reviendrait d'un coup. Je me souviens de tout, ou presque...


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  • Le 1er novembre 2009 était une journée magnifique. Le soleil illuminait les environs et les gens sortaient de leur maison, profitant des températures douces pour la saison. La famille Riviere était dans le jardin, la mère lisant un livre sur une chaise, tandis que ses enfants s'occupaient dans le jardin. Les deux plus grandes filles jouaient avec les deux derniers de la tribu. C'était une belle journée.

    Et puis, deux autres personnes sont venues les rejoindre, main dans la main. Il s'agissait de l'aînée des cinq enfants, qui est partie de la maison familiale il y a bien longtemps, et elle était accompagnée de son petit ami avec qui elle vivait dans un petit appartement. Ils ont dit bonjour à tout le monde. Evie, âgée de quinze ans, était ravie de les voir, Tiphanie et Mickaël, comme toujours. Depuis que sa soeur ne vivait plus à la maison, elle lui manquait beaucoup.

    Toute la famille passait un bon moment dans le jardin, profitant ainsi du beau temps. Mais à un moment, Tiphanie est rentrée à l'intérieur de la maison, suivie de son petit ami et de sa mère. Les plus jeunes n'ont pas fait attention à leur soudaine absence, et continuaient leur jeu dans le jardin, dans les rires et la bonne humeur. Cependant, au bout de quelques minutes, Evie s'est levée dans le but d'aller chercher quelque chose à boire. Mais, alors qu'elle allait entrer, elle a entendu un bout de conversation entre les adultes. Cela l'a intriguée, et elle s'est demandé si elle écoutait la suite, sans se montrer, où si elle pousuivait son chemin. Finalement, elle a préféré rester cachée derrière sur mur, et savoir la suite pour identifier de quoi, ou qui, ils parlaient.

     -Tu l'as vraiment vu ? A demandé la mère de famille.

    -Oui maman, lui a assuré Tiphanie, sûre d'elle. Mais lui, il ne m'a pas vu.

    -Encore heureux ! Je ne veux pas qu'il est un quelconque contact avec vous !

    -Il serait peut-être temps de lui pardonner, non ? A supposé la jeune femme, hésitante. Caro et Evie ont des souvenirs de lui, mais Amanda et Mathéo pas vraiment. Et ils ont besoin d'un...

    -S'il n'avait pas fait n'importe quoi, il serait toujours ici, avec nous ! Il l'a cherché ! Je lui ai laissé le choix, maintenant c'est trop tard. Quand ils me poseront des questions, là, je leur réponderai. Mais je refuse qu'il fasse de nouveau partie de nos vies ! S'est exclamée la femme de plus de quarante ans.

    -Mais maman... A tenté une nouvelle fois Tiphanie. Il s'agit tout de même de Papa...

    -Je ne changerai pas d'avis. Si je l'ai foutu à la porte, c'est pour une bonne raison. Maintenant, on n'en parle plus.

     L'adolescente n'en croyait pas ses oreilles. Sa mère lui a toujours dit que c'était son père qui a décidé de partir. Que c'était lui qui les a abandonné avant la naissance d'Amanda. Elle lui a donc menti... Elle l'a mis à la porte, pour une raison que la jeune fille ignorait, et qu'elle ne voulait pas connaître.

     -Maman ? Je peux aller faire un tour ? Je dois aller chercher un truc chez Vanessa. A demandé Evie, mentant ainsi à sa mère.

    -Bien sûr ma chérie. Lui a-t-elle répondu, ne se doutant pas le moins du monde que sa troisième fille a entendu la conversation.

     Evie s'est ensuite dépêchée de récupérer son vélo, et elle est partie. Elle avait besoin de s'éloigner un peu de sa maison, et de réfléchir, sans que personne ne remarque son trouble. Elle pédalait, avançait, en regardant droit devant elle. La jeune fille ne faisait pas attention où elle allait, mais elle connaissait la ville comme sa poche. Elle ne s'inquiétait donc pas pour le chemin du retour.

    Mais soudain, alors qu'elle avait regardé avant de traverser la route, une voiture l'a percuté. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, Evie était sur le sol, inconsciente, du sang coulant entre ses cheveux blonds. Beaucoup de personnes ont assisté à la scène, dont Mickaël qui l'avait suivi. Il se doutait qu'elle avait tout entendu, et il voulait lui parler dès l'instant où elle s'arrêterait. Malheureusement, il n'en aurait jamais l'occasion.

    Un ange venait de s'envoler...


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  • Maintenant, je me souviens de comment je suis morte, et pourquoi j'étais dans cette rue. Tout est si clair dans ma tête. Notamment le mensonge de ma mère. J'ai toujours pensé que mon père nous a abandonné, laissant ma mère seule, avec cinq enfants à charge. Qu'il a pris peur, et qu'il a fui ses responsabilités. Mais en réalité, au contraire, il a voulu rester avec nous, mais ma mère l'a jeté dehors pour une raison que j'ignore. Enfin, je crois qu'il est accro aux jeux d'argent, ou était. C'est peut-être pour cela. Peut-être. Et pourtant, malgré ce mensonge qui change tout, je ne lui en veux pas. Comment pourrai-je à présent, et à quoi cela servirait-il ? Je ne suis plus de ce monde, et il est inutile que je m'en aille avec des ressentiments. Je préfère partir en paix avec moi-même et avec les autres, et puis, son mensonge n'était qu'une manière de me protéger, de nous protéger, dans un sens.

    Je me rappelle de beaucoup d'éléments à présent. Mais, cependant, pas assez pour m'en aller. Quelque chose me retient encore ici. Mais je n'ai pas la moindre idée de ce que cela peut être. Je sors de ce qui était ma maison, et j'erre une nouvelle fois dans les rues. Je ne sais pas où aller. J'avance, encore et encore, espérant aller vers un lieu qui me sera familier. Le temps passe. Même si je n'ai plus la moindre notion du temps, j'ai conscience qu'il passe. Au bout d'un moment, je m'arrête. Je suis perdue. J'ignore où je dois aller pour trouver une réponse à mes questions. Je ferme les yeux, et j'essaie de me détendre. De trouver un endroit où mon coeur me dira d'aller. Même s'il ne bat plus, il est le centre de beaucoup de choses, et c'est lui que j'ai envie de suivre.

    Quand j'ouvre mes yeux, je suis maintenant dans une chambre d'hôpital. J'ai sursaut de surprise, me demandant bien comment je suis arrivée là. Puis, je vois une adolescente, assise sur l'unique lit de la pièce, un livre dans la main. Elle a de longs cheveux bruns, des yeux clairs et une mine fatiguée. Oui, elle semble fatiguée. Rien de bien surprenant pour quelqu'un qui vit dans ces lieux où la vie et la mort ne cesse de se croiser. Je m'approche d'elle, et j'ai l'impression de la connaître. Je crois qu'elle était dans la même classe que moi et Vanessa. Et d'après ce que je sais, elle ne nous aimait pas beaucoup. Mais elle m'intrigue. Je continue d'avancer, jusqu'à être à côté d'elle. Je regarde par dessus son épaule, et je remarque rapidement que ce n'est pas un livre comme les autres qu'elle est entrain de lire. C'est un journal. Mon journal.


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  • Le 6 octobre 2009,

    Cher journal,

    Une longue journée de cours vient de se terminer. Oui, la journée a été longue, et je suis bien contente d'être à la maison avec ma mère, mes soeurs et mon frère. Le prof de sport m'en a fait encore voir de toutes les couleurs, disant que je ne faisais rien, alors que je fais beaucoup d'effort. Je vais encore avoir une pauvre note qui va me baisser la moyenne. Mais je commence à avoir l'habitude maintenant. Aussi, Céleste et sa bande se sont encore moquer de nouveau, de Vanessa et moi. J'ignore pourquoi. Nous ne leur parlons pas, et nous ne cherchons jamais les problèmes. Ils se moquent juste parce que nous sommes différentes, enfin je crois. Nous essayons de les ignorer, mais ils ne cessent de revenir à la charge. Il y a des moments où je me demande ce que peut bien trouver Vanessa à Kylian, mise à part ses yeux à tomber par terre. Il fait partie de la bande à Céleste, et donc, son cerveau ne doit pas être plus gros qu'un petit pois. Et je m'excuse auprès de la communauté des petits pois pour les comparer ainsi à cet abruti. Mais bon, j'espère pour eux qu'ils vont s'améliorer avec le temps... Parce que, peut-être qu'ils sont gentils, dans le fond. J'en sais rien en fait, je fais encore preuve de naïveté, pour changer. Bref, je dois mettre la table, je te laisse donc, petit bout de papier...

    Evie.

     En lisant ces quelques lignes par dessus son épaule, d'autres souvenirs me reviennent en mémoire. Des journées de lycées, où cette fameuse Céleste et sa bande venaient nous embêter... Et je réalise, que cette fille qui est assise sur ce lit d'hôpital n'est qu'autre qu'elle... Mais que faite-elle avec mon journal ?

    Puis elle tourne la page, qui est totalement vierge. Je n'ai plus rien écrit depuis ce jour-là. Cela me surprend, parce que j'écrivais beaucoup. Elle prend un stylo sur la table de chevet, dans le but d'écrire quelque chose à l'intérieur. Je me penche pour voir, ce geste étant surprenant.


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  • Bonjour Evie...

    Je ne sais pas si j'ai raison d'écrire dans ton journal... Ni même de l'avoir lu d'ailleurs. C'est ta mère qui me l'a donné. Enfin, prêté plutôt. Je voulais en savoir plus sur toi... Te connaître mieux... Pourquoi ? Parce que c'est la question que tu dois certainement te poser en voyant ça... Et bien... Ce que tu ne sais pas, c'est que j'étais malade. Je n'ai pas retenu le nom, ce n'est pas important. Connaître un pauvre nom ne change pas grand chose en soi... Enfin bref, pour tout te dire, je commençais à faiblir ces derniers temps et... Et le médecin a dit qu'il me faudrait une greffe, une greffe de coeur. Enfin, ce n'était pas nouveau, mais cela devenait urgent. Mais un coeur, cela ne court pas les rues... Et puis un jour, ils ont appelé ma mère pour dire qu'il en avait trouvé un. Et je me suis retrouvée à l'hôpital en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Et bizarrement, plus tard, on a appris ta mort, à toi. Et lorsque ma mère est allée parler avec la tienne, elle lui a dit qu'elle avait donné l'autorisation au médecin de prélever tes organes.Cela a été très dur pour elle, parce que c'était admettre que tu es partie et que tu ne reviendras pas, mais dans un sens, elle était persuadée que c'est que tu aurais voulu... Il est vrai quand lisant ton journal, j'ai découvert quelqu'un de très gentil et de généreux, toujours là pour ses proches... Et j'aime à penser que ce coeur que l'on m'a donné et qui me permettra de vivre pendant encore longtemps, du moins je l'espère, était le tien. Mais dans un sens, cela me désole. Parce que je me rends compte aujourd'hui à quel point j'ai été méchante avec toi, alors qu'il est vrai que tu ne m'avais rien fait. Quand j'ai lu ton journal, j'ai regretté de ne t'avoir pas plus connu. Tu avais l'air d'être une chouette fille, malgré tes allures de gamine tout droit sortie de la campagne. Cela m'apprendra, à donner des étiquettes aux gens sur leur tête. Et je te demande pardon pour ce que je t'ai dit, tu ne le méritais pas. Je me doute qu'il est un peu tard pour des excuses mais bon... Mieux vaut tard que jamais, non ? J'ai conscience de t'avoir rendu la vie impossible au lycée, et je m'en veux. A la limite, c'est moi qui devrait être entre quatre planches et toi en vie. Mais la vie est ainsi... Peut-être que tu me donnes une chance de m'améliorer ? Qu'en me permettant de continuer à vivre, tu m'offres l'occasion d'être quelqu'un de meilleur... Je ne le saurais sans doute jamais. Mais si c'est bien ton coeur que l'on m'a donné, je me dois de l'honorer. Je vais changer, pour, ne serait-ce, arriver à ta cheville. Continuer en restant toujours la même, ce serait comme salir ta mémoire. J'espère être à la hauteur...

    Je ne sais pas quoi dire d'autre... Cela fait plus d'un mois que tu n'es plus parmi nous maintenant... Moi, j'ai des hauts et des bas, c'est pour ça que je suis toujours à l'hôpital, mais les médecins pensent que je vais m'en sortir. Au fait, ton amie, Vanessa je crois, elle sort avec Kylian. C'est lui qui me l'a dit l'autre jour quand il est venu me voir. Je pense que cela te fera plaisir de le savoir.

    Je pense que je vais m'arrêter là. Je te souhaite un joyeux Noël, même si maintenant, cela ne doit plus te faire grand chose.

    Pardonne moi.

    Adieu, repose en paix où que tu sois. J'espère que tu es heureuse.

    Céleste.


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